Certains, comme le fit récemment la Ministre Marie-Dominique Simonet (Cdh) en charge de l’enseignement obligatoire, préconisent des solutions adaptées à chaque enfant rencontrant des difficultés scolaires plutôt qu’un redoublement dévalorisant et inefficace. Ce type d’accompagnement personnalisé est déjà présent dans nombre d’institutions spécialisées. Pourtant, malgré l’efficacité de pareille pratique, il semble difficile d’appliquer ce modèle aux établissements scolaires lambda pour les mêmes raisons financières dont nous faisions mention plus haut. En effet, les dépenses pour le secteur scolaire sont déjà très élevées. Trop élevées dites-vous ? D’après l’étude de la KUL menée en 2011 sur les couts occasionnés par le redoublement des élèves/étudiants en Belgique, la collectivité payerait environ 52.000 € par échec scolaire, soit 2,4 milliards d’euros par an. Dans le cas de l’accompagnement particulier, ce ne serait plus seulement des déploiements financiers colossaux qu’il faudrait assurer, mais également des couts faramineux en termes de ressources humaines. Des dépenses dont on se passerait bien…
Alors comment pallier à ce retard scolaire tout en amoindrissant les couts ?
Dans son communiqué de presse du 20 mars 2012, le syndicat national des éditeurs (SNE) rapporte les résultats d’une enquête réalisée auprès de parents et d’enseignants du primaire. On y apprend notamment qu’une majorité d’entre eux désirent un accès égal aux nouvelles technologies ainsi qu’une pédagogie davantage interactive afin de réduire la fracture avec le numérique. Le corps enseignant aimerait également systématiser et accélérer les mises à jour des contenus des cours. Enfin, les parents et les professeurs attendent une solution pédagogique mieux adaptée aux enfants et à l’environnement dans lequel ils évoluent afin de pouvoir former les acteurs du monde de demain. Tous, parents d’élèves, enseignants et enfants, aspirent au changement tant au niveau des chances de disposer des ressources nécessaires pour accompagner, enseigner et apprendre qu’à celui des possibilités d’échanges constructifs entre homologues. Les TICE apparaissent donc comme une solution toute naturelle à même de favoriser un enseignement adapté à chaque enfant, de susciter son intérêt par les nouvelles technologies, de servir d’outils de remédiation efficace et de rendre les élèves plus autonomes. Chaque enfant ou adolescent est dès lors encouragé à gérer son temps, à identifier ses propres faiblesses, à y remédier, mais également à partager son savoir avec ses condisciples.
Les limites
Actuellement, ce modèle d’enseignement (TICE) se répand de plus en plus : nombre de ressources sont désormais accessibles partout et tout le temps pour ceux qui se manifestent auprès de structures opérantes dans ce secteur florissant. Mais si ces pratiques se généralisent, il ne reste pas moins important de considérer objectivement cette avancée technologique. Certes, les avantages et potentiels de pareils outils ne sont plus à démontrer, pourtant il nous faut insister sur le fait que la valeur ajoutée de cet enseignement ne réside pas seulement dans son contenu, mais bien dans l’utilisation qui en est faite. Autrement dit, à ces technologies ne se substituent pas les préparations innovantes du professeur ou les participations actives des élèves. En effet, les TICE se veulent davantage axées sur les personnes qui apprennent que sur les enseignements traditionnels qui consistaient à déverser directement les savoirs à la figure des élèves. Il s’agit en effet de dépasser l’enseignement vertical jusqu’ici en vigueur pour rendre l’élève plus autonome et capable d’organiser au plus tôt ses outils de formation.
Il est donc bien évident qu’une telle pédagogie demande un investissement certain de la part des enseignants et requiert une réelle formation. Il leur faudra en effet dépasser les schémas traditionnels et faire l’impasse sur les savoirs clés sur porte de l’enseignement actuel pour devenir un partenaire précieux pour les élèves plutôt qu’une autorité magistrale.
L’alliance du papier et du numérique
Signalons finalement que pour l’heure, l’apprentissage traditionnel n’a pas encore dit son dernier mot et il est fort à parier que les deux systèmes seront exploités en parallèle. Les manuels scolaires ont encore de beaux jours devant eux, car ils ont une utilité différente du digital. Ainsi avons-nous voulu positionner les ressources du PetitLittéraire.fr à la croisée du papier[1] et du numérique pour accompagner le secteur scolaire dans cette période de transition sans précédent. Spécialement conçue pour des supports digitaux et pourtant tout à fait adaptée à l’impression papier, cette collection de référence propose plus de 1250 analyses littéraires à destination du collège et du lycée. Pour ce faire, elle met également un point d’honneur à allier les impératifs de la pédagogie traditionnelle tels que la rigueur et la qualité ainsi que les avantages du numérique.
Enfin malgré la richesse des avancées technologiques, la généralisation des TICE se doit d’être progressive et maitrisée pour garantir des modes d’apprentissage efficaces. Les enjeux ne sont rien moins que la formation et l’éducation des jeunes acteurs de demain.
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S.M.