Après de nombreux faux départs, le livre numérique a donc conquis les États-Unis où il représente déjà 23% des ventes totales de livres. Les Américains ont très tôt donné du crédit à l’ebook, comprenant que le futur était déjà là et ce malgré les investissements incroyables et insensés qu’il représentait.
Bill McCoy, le directeur exécutif de l’IDPF, faisait le point sur le développement du marché US il y a quelques semaines au Salon du Livre de Paris. Si le marché américain est profondément lié au sujet d’Amazon, il n’en ira pas forcément de même pour le marché français en pleine mutation. Le démarrage tardif de l’ebook dans l’Hexagone laisse, selon lui, l’opportunité à de nouveaux acteurs d’émerger. Son meilleur conseil aux éditeurs francophones ? « Si vous ne rendez pas disponibles vos livres en numérique, d’autres le feront pour vous », disait-il en référence aux pirates.
Mais la contrefaçon n’est qu’un problème parmi tant d’autres pour les éditeurs. Le numérique dans son ensemble représente un grand challenge pour ceux-ci, non seulement d’un point de vue technique, mais aussi d’un point de vue intellectuel. Les éditeurs doivent désormais défendre leur légitimité. Face à un contenu en concurrence directe avec des ouvrages gratuits, ils doivent justifier leurs prix.
Bill McCoy encourage les éditeurs non seulement à ne pas sous-estimer l’ebook, mais surtout à ne pas opter pour des solutions faciles. Le numérique, ce n’est pas seulement numériser. Il faut penser plus large, dit-il, surtout au lecteur, il faut donc tester, être aventureux, expérimenter, vivre des échecs et rebondir. Bill McCoy souligne les possibilités offertes par la tablette à ce point de vue. Prônant les formats ouverts tels que l’HTML5 et ePub 3 comme standard, il met en garde les éditeurs contre les plateformes propriétaires et leurs contrats cadenassés. Il ne faudrait pas que le marché de l’ebook se limite à 2 acteurs.
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S.M.