
Vincent Simonart, administrateur délégué de DeBoeck-Bruylant, déclarait qu'en 2011, le livre numérique représentait presque 12 % des ventes de livres globales du groupe. Une performance nettement supérieure aux quelques 5,6 % (chiffre transmis par l’ADEB) du marché du livre numérique en Belgique pour la même année. Les spécialistes de l'éducation s'en sortent visiblement bien mieux que leurs homologues littéraires et il semblerait que le mouvement va continuer à s'accentuer à l’avenir.
Les livres numériques scolaires ou scientifiques semblent être les seuls à tirer un véritable avantage des fonctions et des perspectives offertes par les liseuses. En effet, les liens hypertextes et la fonction "rechercher" sont plus difficiles à appliquer dans une œuvre littéraire. Ils ne représentent donc pas un argument d’achat valable dans ce secteur de l’édition. Par ailleurs, les possibilités qu’offrent le numérique vont être à l’avenir de plus en plus exploitées. Julien Gazier, des Presses Universitaires françaises, explique qu’ "à chaque [apparition d’]une nouvelle technologie, on commence par singer la précédente. Puis, on s'approprie les nouvelles qualités de la suivante, pour enfin concilier les deux. Il y a un travail pour l'éditeur de réappropriation d'un nouveau support. Pour le moment, nous sommes encore sur un usage mixte (papier/numérique). Il va aller en s'amenuisant."
Quand le livre papier se lie avec le numérique
Charlotte Maurisson, responsable éditoriale aux Éditions Belin, a présenté au Salon du Livre de Paris la collection de manuels Boscher. Il s’agit de manuels papier qui offrent la possibilité de se connecter à un portail sur Internet. On y trouve des exercices supplémentaires, du son, de la vidéo, etc. Ce portail est donc le prolongement numérique de la méthode papier. "L'important est que l'apprentissage passe par le ludique. En multipliant les façons d'apprendre, on multiplie aussi les chances de réussite des élèves", explique Charlotte Maurisson.
Les livres interactifs des éditons Belin ne se trouvent que sur le web. Utilisables en ligne ou localement sur un ordinateur hors connexion, ils poussent l'interactivité encore plus loin. Outre l'enrichissement multimédia du contenu, ils offrent la possibilité aux professeurs et aux élèves de créer leurs propres documents (en fonction du contenu du livre et de leur documentation personnelle) et de les partager avec toute la classe grâce aux réseaux sociaux, si chers aux têtes blondes.
Le manuel scolaire numérique apparait donc comme étant plus qu'un simple livre : c'est un outil pédagogique complet. Sebastien Leplaideur (Belin) conclut d’ailleurs que "le papier est un outil technologique génial : il est solide et durable et se suffit à lui-même, mais là où il va être obsolète le plus vite, c'est dans l'enseignement."
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M.B.