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L'opposition entre la culture du livre avec celle des écrans va s'atténuer

3/27/2013

 
Les dixièmes assises du livre numérique, dont la première édition remonte à juin 2008, se sont déroulées hier, lors de l'ouverture au public du Salon du Livre 2013 au Palais des Sports, situé Porte de Versailles.

"Nous ne sommes pas encore à l'humanisme numérique" : c'est par ces mots que Vincent Montagne, président du SNE (Syndicat National de l'Édition et principal organisateur de la journée), a ouvert cette nouvelle édition des assises du numérique. C'est pour nous l'occasion de rappeler les grands thèmes de cette édition : la mutualisation des connaissances, l'ouverture du dialogue, la collaboration interprofessionnelle et surtout l'ouverture à l'international. Ce dernier point est particulièrement révolutionnaire. En effet, personne n'avait jusqu'alors pensé à supprimer les frontières grâce au numérique. C'est aujourd'hui chose faite et il n'est pas trop tard pour s'y mettre.

Tout en taclant délicatement Amazon et ses ambitions monopolistiques, Vincent Montagne a tenu à rappeler "qu'à l'heure du numérique, le métier d'éditeur reste indispensable dans l'accompagnement de l'auteur et dans le déploiement du livre". Une remarque qui dénote encore la crainte de nombreux éditeurs papier de voir leur métier s'évaporer dans les limbes du numérique.

L'évolution cognitive de la lectureLa première conférence de ces assises était dédiée à l'impact cognitif du passage du monde du livre au monde des écrans. Sur la scène du numérique du Salon du Livre, Alban Cerisier, secrétaire général des éditions Gallimard et président de la commission numérique du SNE, en a discuté avec Stanislas Dehaene, normalien et docteur en psychologie, et Pierre Léna, normalien lui aussi et élu à l'Académie des sciences. Par ailleurs, celle-ci vient de publier un rapport sur la relation des enfants aux écrans (L'enfant et les écrans écrit par Jean-François Bach, Serge Tisseron, Olivier Houdé et Pierre Léna, publié aux éditions Le Pommier).

Il ressort de ce rapport qu'il est actuellement "possible d'opposer deux cultures : celle des livres et celles des écrans". Cette rupture est à la fois "culturelle, cognitive et psychologique".

Le numérique, au sens large (internet, jeux vidéo, gps, etc.) avec cette interactivité et cette interconnectivité de plus en plus poussée, modifie profondément notre rapport à la lecture et notre rapport à l'image. Alors qu'auparavant, la lecture était essentiellement verticale, aujourd'hui, avec l'arrivée du lien hypertexte et du multimédia, elle devient horizontale. C'est la tentation du papillonnage accompagnée du  risque de se demander : "comment suis-je arrivé là ?"

Stanislas Dehaene affirme alors que le livre papier et sa logique de lecture peut grandement favoriser une immersion plus importante sur les supports numériques : "l'intelligence narrative qui nous permet de créer une chronologie, une feuille de route, est indispensable dans notre relation à ces nouveaux écrans qui ont tendance à nous disperser."

Par conséquent, les logiques de lecture sur papier seront, selon lui, capitales dans le développement du numérique et dans l'appréhension de leur contenu.

C'est pour cette raison qu'on considère que l'opposition entre la culture du livre et la culture des écrans va s'atténuer dans le futur.Comme le rappelle très justement Pierre Léna : "Actuellement, les livres numériques ressemblent fort aux livres papier, dans leur logique cognitive et dans la présentation de leur contenu. Mais il y a fort à parier que bientôt, ils intègreront de plus en plus les possibilités multimédias. Le traitement du contenu du livre numérique va intégrer celui qu'on réserve encore à internet, aux jeux vidéo, au gps, etc."

Nous pouvons ainsi conclure au terme de cette première conférence que, si le rapport cognitif de l'acte de lire évolue dans le monde des écrans, la logique de lecture du livre papier constituera une formidable aide pour saisir les opportunités offertes par le futur du livre numérique.

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M.B.

Quel avenir pour le livre ? 

3/26/2013

 
Hier encore la scène du numérique du Salon du Livre de Paris (#sdl2013) a réuni du beau monde. Les auteurs à succès Bernard Werber et Aurélien Bellanger étaient accompagnés de Michael Tamblyn (Kobo) et d’Élodie Perthuisot (directrice du livre à la Fnac). Tous étaient là pour débattre des nouveaux usages et des nouveaux lecteurs que convoque le numérique. Bernard Werber et Aurélien Bellanger ont, quant à eux, préféré confronter leur vision personnelle du livre.

Quels sont les nouveaux lecteurs du numérique ? Et puis d'abord, y a-t-il des nouveaux lecteurs ?
Michael Tamblyn, de Kobo, donne le ton du débat : "Ce qui change, c'est le support. La passion, elle, est restée". D'accord. Mais alors qui sont réellement les lecteurs numériques ? Élodie Perthuisot, de la Fnac, connait la réponse : "Ce ne sont pas des jeunes à tendance technophiles, ou des geeks, ce sont simplement de très gros lecteurs qui veulent élargir leur choix." Elle précise que ce sont "plutôt des femmes, entre quarante et cinquante ans, qui passent du temps en librairie".

S'il n'y a pas eu de véritable discussion sur les nouveaux lecteurs, le débat portant sur les prochains usages du livre numérique a réveillé l'assemblée. C'est Aurélien Bellanger (auteur chez Gallimard) qui, le premier, affirme sa crainte : "D'après moi, il faut se méfier des contenus enrichis, du multimédia… On risque de tomber dans les travers de l'art du XXe siècle qui nécessite de nombreux médiateurs culturels pour le comprendre. Un bon texte se suffit à lui-même". Bernard Werber (publié chez Albin Michel) lui n’est pas du tout de cet avis : "Moi au contraire, je rêve d'écrire un livre avec des liens hypertextes, du son et de la vidéo et même, pourquoi pas, du parfum ! Le livre doit ouvrir des fenêtres. L'objectif d'un livre c'est le divertissement au sens noble du terme. Écrire, c'est un moyen, pas une finalité. Je suis là pour faire vivre une histoire. On peut désormais imaginer de nouveaux moyens, plus puissants, pour créer une expérience immersive de lecture". Cela ne convainc pas Aurélien Béllanger qui considère que "c'est justement parce que le plaisir de lecture est différent du multimédia qu'il est si puissant". Pour Bernard Werber, cette remarque démontre qu’il est nécessaire que "les mentalités changent".

Bien évidemment, cette évolution ne se fera pas du jour au lendemain. Comme le précise Élodie Perthuisot, "il faut accompagner le lecteur vers le numérique, sans le rendre opaque ou élitiste. Il y a une demande de découverte ! Il faut éduquer, aider à l'appropriation". Michael Tamblyn surenchérit en affirmant que "les livres ne sont plus des contenus statiques d'idées, mais des vecteurs d'échanges d'idées".

Il convient donc de guider le lecteur pour qu'il puisse se retrouver dans cette nouvelle ère du numérique et redécouvrir le livre qu'il apprécie tant. Qui sait, sa passion en ressortira peut-être plus forte ?

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M.B.

Tablettes contre liseuses : bientôt la fin du débat ? 

3/26/2013

 
PictureCybook Odyssey HD Frontlight de Bookeen
La scène du numérique du Salon du Livre de Paris s'est interrogée hier sur les progrès technologiques des supports de lecture numérique, à savoir les liseuses et les tablettes. L'éternel débat du choix de l'un contre l'autre s'est à nouveau imposé. La bonne nouvelle c'est que cette interrogation devrait bientôt avoir fait son temps.

Pour en parler, Nicolas Gary, le directeur d'Actualitté.com, avait invité Fabian Gumucio (Sony) et Michael Dahan (cofondateur de Bookeen).

Les trois intervenants ont tout  d'abord tenu à rappeler la différence entre les deux supports. Elle tient principalement dans la nature de l'écran. La tablette possède un écran tactile LCD conventionnel, capable d'afficher du texte, autant que de l'image et de la vidéo, tandis que l'écran de la liseuse joue la carte du confort de lecture. Celle-ci est dotée d'une encre électronique et d'un rétroéclairage, qui permet un rendu très proche de celui du papier et une consommation énergétique minime. En plus d'être confortable pour la lecture, la liseuse est également plus légère (la batterie est plus petite) et moins énergivore (l'autonomie est de huit à neuf semaines).
Malheureusement, la technologie de l'encre électronique est contraignante. "Les résultats couleurs, par filtres, sont très décevants (couleurs fades ou très sombres). Pour contrer ce phénomène, on met plus de lumière mais ça augmente la consommation de l'appareil", explique Michael Dahan. Donc, même si les dernières générations de liseuses sont dotées du wifi et de navigateurs internet, il est difficile d'imaginer qu'elles puissent passer de la vidéo. Alors que de leur côté les tablettes numériques, avec leurs écrans tactiles conventionnels, sont faites pour ça. Par conséquent, Fabien Gumucio considère qu'elles répondent à deux usages différents : "On achète une liseuse pour lire, une tablette pour le reste !" Or cette réponse n'est valable que si les livres numériques sont des copies fidèles des livres papier transposées sur écran.

Mais alors, quand les livres électroniques intégreront les possibilités multimédias (et tout porte à croire qu'ils le feront prochainement), l'encre électronique et les liseuses ne seront-elles pas condamnées ?
Les fabricants sont conscients de cette problématique et travaillent dès lors sur des écrans mixtes, capables de passer d'une technologie à l'autre. Fabian Gumucio explique que "lorsque nous serons parvenus à intégrer dans nos écrans les deux technologies, le marché des tablettes et des liseuses se confondra. Il est indispensable d'aller vers cette convergence". Bref, entre pro-tablettes et pro-liseuses, on n'aura bientôt plus besoin de se disputer.

En attendant les liseuses n'ont pas dit leur dernier mot. La technologie frontlight imaginée par Bookeen, qui permet de lire dans la pénombre sans s'esquinter les yeux, est déjà un succès. Mais mmulle plus beau reste peut-être à venir. Sony peut mettre fin à l'une des grandes angoisses des lecteurs : la destruction du texte imprimé par l'eau. Une crainte que les supports numériques (hostiles à l'humidité) n'avaient pas encore permis de dissiper. Ce sera bientôt de l'histoire ancienne : "la tablette qu'on va lancer dans quelques mois sera complètement waterproof, pourquoi pas notre prochaine liseuse …" annonce Fabian Gumucio.

Alors, votre cœur balance plutôt pour les tablettes ou pour les liseuses ?

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M.B.


Digital Africa : édition scolaire, littérature jeunesse et numérique en Afrique subsaharienne 

3/26/2013

 
Picture
La révolution numérique constitue un enjeu majeur en termes de démocratisation du savoir. Le problème est posé : Peut-on considérer le numérique comme une chance pour l’éducation africaine ? C’est à l’occasion du dernier Salon du Livre à Paris, qu’une rencontre organisée par l’Institut  français a réuni plusieurs acteurs présents sur le terrain, dont Jean-Michel Ollé des éditions Hachette International, Bontle Senne (éditrice sud-africaine, responsable de la plateforme de littérature Puku) et Nathalie Lelong (Institut français du Niger). Ces différents intervenants sont venus débattre des enjeux du numérique dans cette région du monde qui semble se développer peu à peu malgré de gros obstacles.

Vérone Mankou, PDG de VMK Concepteur de la première tablette tactile africaine et du premier smartphone africainLe numérique est-il une opportunité pour l’éducation africaine ? Se développe-t-il de la même manière sur tout le continent africain ? Quels sont les principaux obstacles rencontrés ? Le constat de Jean-Michel Ollé est clair : « l’éducation africaine est encore sous-développée faute de moyens. Seul un élève sur trois possède un manuel scolaire, il n’y a pas ou peu de librairies en Afrique subsaharienne et il n’existe aucune constance dans la distribution des livres. »

 Le numérique est-il une opportunité dans ce contexte ?
D’après Jean-Michel Ollé, il ne s’agit pas encore d’une réalité. Le smartphone sera sans doute un outil indispensable, mais cela reste à un « stade de bricolage ». En effet, le développement du contenu numérique a encore un coût important : « une bonne méthode coûte entre trois cents et quatre-cent-mille euros de développement ». Le problème soulevé est qu’il n’y a pas encore de marché. Il est donc difficile de développer un contenu numérique. Trois acteurs importants forment encore une barrière au marché du numérique : l’État, les éditeurs et le public. L’État est encore omniprésent et jacobin dans les pays d’Afrique Subsaharienne empêchant toutes initiatives privées. Les éditeurs ont du mal à se lancer car il n’y a pas de public réceptif au marché du livre. Enfin, on observe un manque d’initiatives citoyennes à cause de la situation économique et du manque d’autonomie de la jeunesse africaine francophone.

Autre regard en  Afrique du Sud
Le positionnement de ce pays est différent, nous explique Bontle Senne, responsable de la plateforme de littérature pour enfants Puku. Beaucoup de projets se développent dans le numérique. Avec plus de 9 millions d’utilisateurs, en majorité des enfants et des adolescents, la distribution de contenu se fait principalement via les réseaux sociaux. Le problème en Afrique du Sud n’est pas de développer le numérique, mais plutôt de traduire les contenus dans les onze langues officielles du pays. "Au vu de ces situations différentes, il existe de grandes disparités au niveau du numérique au sein du continent africain". S’ajoute à cela la situation du Niger : partant du constat que 82% de la population est illettrée, les enjeux de l’éducation sont considérables. Il n’existe pas ou peu de librairies, d’éditeurs, et de distributeurs. Le numérique y est mis en berne. En effet, comment concevoir un marché du numérique alors que la technique et le coût du débit internet sont un obstacle ? La limite de l’éducation par le numérique se retrouve essentiellement dans l’accompagnement. D’après Nathalie Lelong de l'Institut français du Niger, il ne faut pas s’arrêter au numérique, mais bien « poursuivre un accompagnement pédagogique sur place avec des professeurs. »

De l’obstacle financier…
Peu d’Africains possèdent une carte bleue. Il faut donc trouver une alternative si l’on veut développer le marché du numérique. L’ Afrique du Sud a fait de grandes avancées en développant par exemple le système MPSA qui permet les transactions financières via le téléphone portable et ne demande pas de carte de banque.

… aux enjeux politiques

La réponse est claire : « l’ État n’est pas le soutien qu’il devrait être ».  Il est difficile de recevoir une aide de l’État surtout quand on s’exprime en tant que partenaire privé. Ces initiatives privées sont également bloquées par les instituts de coopération de l’État.

Certes, la timide avancée du numérique en Afrique inquiète, questionne. La transition au numérique n’est-elle pas trop rapide ? « Ne pourrait-elle pas  tuer le livre avant qu’il ne soit né ? » s’interroge un libraire africain dans la salle. Avant de passer au numérique ne faut-il pas professionnaliser d’abord le milieu de l’édition ? D’autres analysent cela d’un œil différent et affirment que le numérique est la solution, comme Jean-Michel Ollé des éditions Hachette : « Le numérique est fait pour l’Afrique, il ne nécessite ni de routes en bon état, ne succombe pas à l’humidité et à la sécheresse ». Il faut encourager la créativité dans ce domaine comme l'a déjà fait Vérone Mankou, directeur général de VMK et concepteur du premier smartphone africain et de la première tablette tactile africaine.

Et vous ? Croyez-vous à l’avancée du numérique dans ce continent  ? Pensez-vous qu’il puisse être le moyen d’une plus grande démocratisation du savoir et de l’éducation ? Est-il approprié à ce contexte encore peu développé économiquement ? Faut-il investir dans ces nouvelles innovations ?

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P.H.


Blogueurs littéraires vs critiques : Peut-on les opposer ? 

3/25/2013

 
PictureSophielit, le blog littéraire de Sophie Adriansen
À l’heure où la presse papier réduit le nombre de pages qu’elle consacre aux livres, les blogs se multiplient sur la toile. À tel point que le phénomène a fait l’objet d’un débat lors du dernier Salon du Livre de Paris intitulé « Internet : le lecteur devient-il un prescripteur convoité… et redouté ? ».


Si autrefois son influence se limitait au bouche-à-oreille, l’avis du lecteur a donc gagné en visibilité et s’exprime aujourd’hui sur les blogs, les réseaux sociaux, via des commentaires ou au sein de communautés dédiées au livre. Aujourd’hui cette proximité de ton et de discours semble être indispensable pour les professionnels du livre.

Au plus proche des auteurs

Thomas Cadene, auteur, explique que les réseaux sociaux ont profondément « briser la solitude de l’écrivain ». Désormais, l’auteur peut interagir avec ses lecteurs au quotidien. Même si ces avis comptent énormément pour lui, il estime cependant que les lecteurs ne doivent pas intervenir lors de la création. Celle-ci relève de l’auteur.  Il se doit de laisser la possibilité à son lectorat d’être déçu ou d’être ravi par le livre.

De l’influence des blogueurs
Ces dernières années, les blogs littéraires se sont multipliés. On y trouve de tout comme dans les autres domaines, du très bon au très mauvais. Cette croissance n’est pas toujours vue d’un très bon œil par les critiques. C’est notamment le cas de Peter Stothard qui estime dans les pages du respectueux Guardian que les blogs et la masse d’opinions en ligne peuvent menacer le futur de l’écriture. Il rappelle d’ailleurs les fondements de la critique littéraire de la manière suivante :

« Literary criticism, said Stothard, needs "to identify the good and the lasting, and to explain why it's good. You don't read a literary critic to explain why a new Ian Rankin is any good – the people who know about him don't need that explaining. If we're going to keep literature and language alive, we have to be alert to the new, the things which aren't like what's been before. And as Howard Jacobson said, this may be unpleasant, it may be that we don't enjoy reading it, but it might matter hugely to the future of literature."

Interrogé lors du Salon du Livre, Mohammed Aissaou, auteur et journaliste au Figaro, estime que les blogueurs ont mérité cette nouvelle légitimité, ils font donc désormais partie des canaux d’informations qui vont promouvoir les livres. Pour lui, il n’existe pas de cloisons immuables entre les différents prescripteurs. Au contraire, comme il consulte souvent ses libraires préférés, il fait de même avec les blogs pour se tenir informé.

Les critiques et les blogueurs cohabitent donc en bonne intelligence, opérant chacun dans des canaux différents. Cependant Aissaou rejoint Stothard sur un point, ce qui distingue surtout une chronique d’une critique, c’est l’objectif recherché. La critique n’est pas là pour dire si le livre est bien ou s’il est mauvais, la critique a avant tout pour but de restituer l’œuvre et l’auteur dans un contexte et attirer l’attention sur de nouveaux talents.

Le point de vue d’une blogueuse

Sophie Adriansen, plus connue sous le pseudo SophieLit participait également au débat. Elle insiste surtout sur le fait que le blogueur est là par passion et n’est pas mû par des enjeux financiers. Le blogueur n’a pas la vocation de remplacer la critique mais juste de partager son avis sur un roman. Son influence ? Elle ne la mesure pas au quotidien et n’en tient certainement pas compte quand elle rédige une chronique.

Pourtant auteurs et éditeurs sont bien conscients du pouvoir de prescription de ces nouveaux venus. Les recommandations, même exprimées par « un j’aime » peuvent faire la différence. Le net est capable de faire émerger des best-sellers, nous l’avons tous vu avec le phénomène Fifty Shades. Grâce à qui ? Un bouche-à-oreille 2.0. déclenché par des lecteurs actifs sur la Toile.

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S.M.


Les coulisses de l'édition

3/25/2013

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« Le milieu de l’édition est une dinguerie, un écosystème à part entière ». Olivier Nora, des éditions Fayard-Grasset  annonce la couleur du débat portant sur les coulisses de l’édition. L’édition est en crise, en mutation, en bouleversement. L’avenir de ce secteur interpelle, questionne. Le Salon du Livre de Paris était l’occasion de s’interroger sur les différentes facettes du métier d’éditeur en invitant  trois responsables de maisons d’édition de natures très différentes : Joëlle Losfeld (éditions Losfeld), Olivier Nora (éditions Fayard-Grasset), et Dominique Bordes (éditions Monsieur Toussaint Louverture). Un débat éclairant sur le milieu de l’édition, la crise qu’il traverse, et la manière dont est perçue l’avancée du numérique.

Une maison d'édition c'est une identité


Il y a dans une maison une « magie qui tient de l’irrationnel », explique Olivier Nora. C’est avec humour qu’il nous décrit l’ambiance explosive qui peut exister au sein de la maison d'édition Fayard-Grasset regroupant une multitude d’auteurs, lui conférant ainsi une identité propre. « Une maison d’édition c’est un agglomérant de personnalités très fortes, quand l’un t’annonce qu’il démissionne si tu ne publies pas un livre, l’autre te menace de démissionner si tu le publies ». Il faut donc « jouer l’homme-orchestre » lorsqu’on est directeur de ces grandes maisons. Autre regard proposé par la maison Losfeld, moins ambitieuse par sa taille, ne comprenant que trois personnes et pour laquelle « il est donc difficile d’avoir beaucoup de tensions internes ». Joëlle Losfeld explique « qu’une maison n’est pas une marque, mais une couleur ». Il faut donc œuvrer à ne pas se confondre avec les autres maisons et garder son identité particulière. Enfin, Dominique Bordes fondateur de la maison Monsieur Toussaint Louverture — qui connait un grand succès auprès des critiques littéraires — exprime sa conception de l’éditeur qui « devient invisible », « qui est le seul à décider mais le collectif éditorial doit l'orienter ». L’auteur qui cherche à se faire publier doit bien saisir les diverses identités des maisons d’édition afin de trouver celle qui correspond à son écriture. Ainsi, si l’on veut se faire publier, il faut d’abord faire un tour en librairie afin de saisir les identités propres de chaque maison d’édition et rechercher celle qui nous correspond.

Un secteur en crise

Si le secteur de l’édition est en crise aujourd’hui, c’est qu’il est confronté à l’inflation éditoriale. En effet, ce milieu est « le seul qui répond à la diminution de la demande par une augmentation de l’offre ». On parle alors de « bulle éditoriale » : on place sur le marché plus de livres qu’il n’y a de lecteurs. L’enjeu principal est de relancer la demande, de redonner le goût de la lecture à un public qui se réduit de plus en plus. Le numérique ne constitue pas une menace directe pour les maisons d’édition, seul le support change. Avec une grande déplaisance pour certaines plateformes de distribution numérique, les trois éditeurs sont tous du même avis : « il faut sauvegarder les librairies, lieux de vies et de richesses ».

Pour conclure ce débat animé, rappelons que toutes les maisons d’édition désirent sauvegarder une identité propre et particulière. Le milieu de l’édition est en crise car les lecteurs ne sont plus aussi nombreux qu’avant. Les éditeurs sont appelés à faire preuve de créativité pour redonner le goût de lire afin de relancer la demande. Enfin, rappelons qu’au terme de ce débat, le numérique ne constitue pas une menace directe pour l’édition mais il dérange car il met  à mal les librairies considérées comme des prescripteurs de premier plan, mais aussi des lieux de rencontres pour les lecteurs, auteurs, et éditeurs.

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P.H.

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Le livre au péril du numérique ?

3/23/2013

 
Même si le livre numérique conquiert progressivement de nombreux lecteurs, il ne convainc pas pour autant les professionnels de la chaine du livre qui le perçoivent souvent comme une menace voire un mal nécessaire.
Pourquoi les éditeurs et les libraires redoutent-ils le développement du livre numérique ? Au-delà de l’attachement au papier et son odeur, quels sont les changements apportés par le livre numérique ? Que remet-il en question ? Quelques éléments ont été soulevés lors d’une conférence donnée au dernier Salon du Livre, sobrement intitulée « Le livre au péril du numérique ».

Le point de vue d’un éditeur

Le livre numérique est souvent évoqué comme un véritable changement de paradigme qui remet en question la notion de propriété d’un livre, le rapport à la lecture, le texte et le statut de l’auteur. Toutes ces questions affectent le travail de l’éditeur, bien obligé de faire face à cette nouvelle réalité.

Le numérique peut-il se concevoir comme une opportunité ? Certainement pour le fond notamment, grâce à l’effet dit de la « longue traine ». Le numérique permet en effet de proposer aux lecteurs l’ensemble des catalogues de lecteurs et pas seulement les nouveautés. Mais inutile de se presser, le marché n’est pas encore là clament les éditeurs. Un représentant des éditions Privat explique qu’en ce qui concerne sa maison d’édition, sur un chiffre d’affaires de 1,7 million d’euros, le livre numérique ne représente que 1500 euros de revenus. A ses yeux, le numérique n’a encore aucun sens en France à l’heure actuelle, d’un point de vue financier.

Au-delà des revenus, sur le plan intellectuel, c’est la redistribution des cartes qui inquiète. Le couple « auteur-éditeur » est extrêmement riche pour la littérature et se retrouve à présent menacé par les alternatives nées du web : autoédition, crowdfunding, etc. Si intéressants soient-ils, ces phénomènes de désintermédiation obligent à repenser les relations entre chaque acteur et la plus-value de chacun surtout si l’on envisage le numérique comme une potentielle première édition d’un texte.

Le point de vue d’un libraire
Dans un contexte professionnel difficile, la librairie redoute que le développement du livre numérique ne se fasse sans elle. La dématérialisation du livre et l’achat de livre sur internet ont déjà profondément mis à mal le travail du libraire. Mais il n’est pas le seul. L’augmentation de l’offre de loisirs affecte également cette profession, car ce n’est pas le panier moyen qui baisse, c’est la désaffectation de la clientèle, le plus inquiétant.

Les libraires du monde entier dénoncent la croissance et l’influence d’Amazon qui a répondu à des besoins non assouvis jusque-là.  Mais les algorithmes d’Amazon ont leurs limites et ne peuvent remplacer les conseils d’un libraire qui connait son public. Le livre a un aspect social, on le voit bien dans le web qui favorise la constitution de communautés autour de la lecture.

Le livre numérique n’est donc pas le nœud du problème, mais c’est un défi de plus pour les libraires déjà en mauvaise posture. Car au-delà de la librairie, c’est le commerce de proximité qui est menacé. Le libraire conseille les gens, les écoute, leur soumet des lectures  inattendues et anime les centres-ville. Alors que se passerait-il s’il venait à disparaitre ? Le libraire participant à la conférence « Le livre au péril du numérique » conclut le débat de la manière suivante : « la France ressemble de plus en plus à une succession de rondpoints avec des supermarchés en bordure d'autoroute, c'est notre responsabilité, mais aussi la vôtre de défendre le commerce indépendant. Il faut 10 ans pour faire un bon libraire et ce libraire s'engage pour vous. Ne l’oubliez pas. »

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S.M.

Édition numérique et réseaux sociaux en Chine 

3/23/2013

 
PictureL'omniprésence des smartphones en Chine
C’est autour d’une table ronde que l’Institut français présent au Salon du Livre de Paris s’est penché sur l’incroyable avancée numérique et les réseaux sociaux en Chine en invitant Mme Cui Manli, auteure du roman à succès sur le net "Fu Chen", Lisa Liping Zhang du portail de littérature en ligne Shanda (Cloudary Corporation en anglais), Mme Da qin du réseau social Douban, et Guillaume Boutin du site internet de critiques culturelles sens critique. « La publication numérique a ouvert une nouvelle voie en Chine » explique Lisa Liping Zhang. Retour sur cette table ronde qui a abordé les caractéristiques de l’édition numérique chinoise et la manière dont les lecteurs chinois se retrouvent sur les réseaux sociaux.

« La première chose que l’on remarque en Asie, c’est l’omniprésence de l’instrument digital ». On compte plus de 500 millions d’internautes dont 200 millions de lecteurs de livres numériques. La prospérité du numérique « n’est pas un hasard » estime Liping Zhang. En Chine, un internaute moyen sur trois est actif sur trois réseaux sociaux. À titre de comparaison, la croissance de l’édition numérique en Chine atteint les 60% alors que le marché du numérique en France ne dépasse pas les 2%. De plus, les réseaux sociaux bouleversent les rapports entre les auteurs et les lecteurs. Prenons par exemple le site Douban, situé à la 20e place des sites les plus populaires de Chine. Douban, ce réseau social composé de lecteurs et d’auteurs apporte une nouvelle manière d’appréhender la lecture en la transformant en une plateforme d’échanges et de partages. Cette communauté de lecteurs créée autour des livres numériques génère plus de 600 000 commentaires par mois. Les internautes lisent et commentent les ouvrages, débattent aussi bien entre eux qu'avec l’auteur. Dai Qin (réseau social Douban) souligne ainsi qu’ « Internet réduit la distance entre les uns et les autres, mais surtout entre l’auteur et le lecteur ». L’auteure chinoise, Cui Manli, a connu une grande audience, en publiant directement son roman sur internet, avec plus de 50 millions de livres lus : « j’ai été surprise par mon succès, je ne savais pas que cela allait plaire aux internautes ».

Autre visage, même regard avec le site Cloudary Corporation, cette bibliothèque numérique encourage l’autopublication avec plus de 1 600 000 auteurs. «Cloudary a fourni une voix et une plateforme pour les auteurs chinois leur permettant d’écrire et de discuter avec le lecteur tout en diminuant les contraintes de la publication ».

Enfin, l’intérêt de ce genre d’initiatives en Chine s’explique par le contrôle du Gouvernement sur les publications et les nombreuses contraintes qu’il impose dans ce domaine. « Nous avons plus de liberté que l'édition classique. Par exemple, en Chine, il est impossible de publier, de manière traditionnelle, des livres dont le sujet est l'homosexualité", affirme Mme Zhang.  Avec un peu moins de 580 maisons d’édition en Chine, le numérique permet une véritable liberté de publication et d’expression.

Rappelons que pour le distributeur, le principal enjeu c’est le « bouche à oreille ». Internet et les réseaux sociaux permettent de le synthétiser et offrent un renouveau dans l’air du temps grâce à la communication entre l’auteur et ses lecteurs. En revanche, l’édition numérique est encore perçue comme le prolongement de l’édition traditionnelle en Chine : « il s’agit de deux marchés, de deux publics différents ; dans les villages les gens achètent encore dans les petites librairies et dans les kiosques ».

Ainsi, et pour conclure cette rencontre, rappelons que, si le numérique et les réseaux sociaux s’inscrivent clairement dans le paysage chinois, la complémentarité avec l’édition traditionnelle reste toujours, à leurs yeux, essentielle. Il est clair que les nouvelles technologies bouleversent l’univers du livre en Chine et l’apparition de réseaux sociaux autour de livres mis en ligne transforme les rapports entre lecteurs et auteurs, mais aussi entre auteurs et éditeurs. Retenons surtout que le  numérique est une voie d’émancipation du pouvoir encore omniprésent dans le domaine de la littérature. Une nouvelle forme de liberté d’expression permettant un renouvellement dans l’univers du livre en Chine. Certaines interrogations restent encore présentes : les critiques des internautes ne peuvent-elles pas briser la créativité de l’auteur ? Le numérique n’est-il qu’un moyen d’éviter la censure ou permet-il une véritable avancée dans la manière d’appréhender la lecture ? Peut-on parler d’une démocratisation du savoir ?

Et vous, comment percevez-vous cette avancée numérique en Chine ? Quelles sont vos interrogations, vos critiques, vos réactions face à ces innovations dans le domaine du livre?

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P.H.


    Auteurs

    Thibault LEONARD
    Jonathan FALLON
    Gaëlle NOESON

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