
Pour en parler, Nicolas Gary, le directeur d'Actualitté.com, avait invité Fabian Gumucio (Sony) et Michael Dahan (cofondateur de Bookeen).
Les trois intervenants ont tout d'abord tenu à rappeler la différence entre les deux supports. Elle tient principalement dans la nature de l'écran. La tablette possède un écran tactile LCD conventionnel, capable d'afficher du texte, autant que de l'image et de la vidéo, tandis que l'écran de la liseuse joue la carte du confort de lecture. Celle-ci est dotée d'une encre électronique et d'un rétroéclairage, qui permet un rendu très proche de celui du papier et une consommation énergétique minime. En plus d'être confortable pour la lecture, la liseuse est également plus légère (la batterie est plus petite) et moins énergivore (l'autonomie est de huit à neuf semaines).
Malheureusement, la technologie de l'encre électronique est contraignante. "Les résultats couleurs, par filtres, sont très décevants (couleurs fades ou très sombres). Pour contrer ce phénomène, on met plus de lumière mais ça augmente la consommation de l'appareil", explique Michael Dahan. Donc, même si les dernières générations de liseuses sont dotées du wifi et de navigateurs internet, il est difficile d'imaginer qu'elles puissent passer de la vidéo. Alors que de leur côté les tablettes numériques, avec leurs écrans tactiles conventionnels, sont faites pour ça. Par conséquent, Fabien Gumucio considère qu'elles répondent à deux usages différents : "On achète une liseuse pour lire, une tablette pour le reste !" Or cette réponse n'est valable que si les livres numériques sont des copies fidèles des livres papier transposées sur écran.
Mais alors, quand les livres électroniques intégreront les possibilités multimédias (et tout porte à croire qu'ils le feront prochainement), l'encre électronique et les liseuses ne seront-elles pas condamnées ?
Les fabricants sont conscients de cette problématique et travaillent dès lors sur des écrans mixtes, capables de passer d'une technologie à l'autre. Fabian Gumucio explique que "lorsque nous serons parvenus à intégrer dans nos écrans les deux technologies, le marché des tablettes et des liseuses se confondra. Il est indispensable d'aller vers cette convergence". Bref, entre pro-tablettes et pro-liseuses, on n'aura bientôt plus besoin de se disputer.
En attendant les liseuses n'ont pas dit leur dernier mot. La technologie frontlight imaginée par Bookeen, qui permet de lire dans la pénombre sans s'esquinter les yeux, est déjà un succès. Mais mmulle plus beau reste peut-être à venir. Sony peut mettre fin à l'une des grandes angoisses des lecteurs : la destruction du texte imprimé par l'eau. Une crainte que les supports numériques (hostiles à l'humidité) n'avaient pas encore permis de dissiper. Ce sera bientôt de l'histoire ancienne : "la tablette qu'on va lancer dans quelques mois sera complètement waterproof, pourquoi pas notre prochaine liseuse …" annonce Fabian Gumucio.
Alors, votre cœur balance plutôt pour les tablettes ou pour les liseuses ?
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M.B.