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Bill McCoy : « Si vous ne rendez pas disponibles vos livres en numérique, d’autres le feront pour vous »

4/6/2013

 
Il y a 5 ans, le livre numérique faisait son apparition sur le marché américain. Au départ, cette nouvelle technologie fut accueillie avec un certain scepticisme. Mais loin de faire un flop, le concept prit de l’ampleur et se développa dans un premier temps grâce au lancement du Kindle, bientôt suivi de l’iPad.

Après de nombreux faux départs, le livre numérique a donc conquis les États-Unis où il représente déjà 23% des ventes totales de livres. Les Américains ont très tôt donné du crédit à l’ebook, comprenant que le futur était déjà là et ce malgré les investissements incroyables et insensés qu’il représentait.

Bill McCoy, le directeur exécutif de l’IDPF, faisait le point sur le développement du marché US il y a quelques semaines au Salon du Livre de Paris. Si le marché américain est profondément lié au sujet d’Amazon, il n’en ira pas forcément de même pour le marché français en pleine mutation. Le démarrage tardif de l’ebook dans l’Hexagone laisse, selon lui, l’opportunité à de nouveaux acteurs d’émerger. Son meilleur conseil aux éditeurs francophones ? « Si vous ne rendez pas disponibles vos livres en numérique, d’autres le feront pour vous », disait-il en référence aux pirates.

Mais la contrefaçon n’est qu’un problème parmi tant d’autres pour les éditeurs. Le numérique dans son ensemble représente un grand challenge pour ceux-ci, non seulement d’un point de vue technique, mais aussi d’un point de vue  intellectuel. Les éditeurs doivent désormais défendre leur légitimité. Face à un contenu en concurrence directe avec des ouvrages gratuits, ils doivent justifier leurs prix.

Bill McCoy encourage les éditeurs non seulement à ne pas sous-estimer l’ebook, mais surtout à ne pas opter pour des solutions faciles. Le numérique, ce n’est pas seulement numériser. Il faut penser plus large, dit-il, surtout au lecteur, il faut donc tester, être aventureux, expérimenter, vivre des échecs et rebondir. Bill McCoy souligne les possibilités offertes par la tablette à ce point de vue. Prônant les formats ouverts tels que l’HTML5 et ePub 3 comme standard, il met en garde les éditeurs contre les plateformes propriétaires et leurs contrats cadenassés. Il ne faudrait pas que le marché de l’ebook se limite à 2 acteurs.

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S.M.

L'école : voie royale pour le livre numérique

4/5/2013

 
Picturesource : www.larepubliquedespyrenees.fr
Et si l’envol du livre numérique dans nos pays passait par l'école ? Les atouts du multimédia sont en effet facilement valorisables dans les manuels scolaires. Le Salon du Livre de Paris a permis aux éditions Belin et aux PUF (Presses Universitaires françaises) de nous en convaincre.


Vincent Simonart, administrateur délégué de DeBoeck-Bruylant, déclarait qu'en 2011, le livre numérique représentait presque 12 % des ventes de livres globales du groupe. Une performance nettement supérieure aux quelques 5,6 % (chiffre transmis par l’ADEB) du marché du livre numérique en Belgique pour la même année. Les spécialistes de l'éducation s'en sortent visiblement bien mieux que leurs homologues littéraires et il semblerait que le mouvement va continuer à s'accentuer à l’avenir.

Les livres numériques scolaires ou scientifiques semblent être les seuls à tirer un véritable avantage des fonctions et des perspectives offertes par les liseuses. En effet, les liens hypertextes et la fonction "rechercher" sont plus difficiles à appliquer dans une œuvre littéraire. Ils ne représentent donc pas un argument d’achat valable dans ce secteur de l’édition. Par ailleurs, les possibilités qu’offrent le numérique vont être à  l’avenir de plus en plus exploitées. Julien Gazier, des Presses Universitaires françaises, explique qu’ "à chaque [apparition d’]une nouvelle technologie, on commence par singer la précédente. Puis, on s'approprie les nouvelles qualités de la suivante, pour enfin concilier les deux. Il y a un travail pour l'éditeur de réappropriation d'un nouveau support. Pour le moment, nous sommes encore sur un usage mixte (papier/numérique). Il va aller en s'amenuisant."

Quand le livre papier se lie avec le numérique
Charlotte Maurisson, responsable éditoriale aux Éditions Belin, a présenté au Salon du Livre de Paris la collection de manuels Boscher. Il s’agit de manuels papier qui offrent la possibilité de se connecter à un portail sur Internet. On y trouve des exercices supplémentaires, du son, de la vidéo, etc. Ce portail est donc le prolongement numérique de la méthode papier. "L'important est que l'apprentissage passe par le ludique. En multipliant les façons d'apprendre, on multiplie aussi les chances de réussite des élèves", explique Charlotte Maurisson.

Les livres interactifs des éditons Belin ne se trouvent que sur le web. Utilisables en ligne ou localement sur un ordinateur hors connexion, ils poussent l'interactivité encore plus loin. Outre l'enrichissement multimédia du contenu, ils offrent la possibilité aux professeurs et aux élèves de créer leurs propres documents (en fonction du contenu du livre et de leur documentation personnelle) et de les partager avec toute la classe grâce aux réseaux sociaux, si chers aux têtes blondes.

Le manuel scolaire numérique apparait donc comme étant plus qu'un simple livre : c'est un outil pédagogique complet. Sebastien Leplaideur (Belin) conclut d’ailleurs que "le papier est un outil technologique génial : il est solide et durable et se suffit à lui-même, mais là où il va être obsolète le plus vite, c'est dans l'enseignement."

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M.B.


Prix du livre numérique : les éditeurs font de l'obstruction

4/5/2013

 
Combien coute un livre numérique ? C'est l'une des plus grandes énigmes qui entoure le livre numérique. En invitant un représentant de la Société des gens de lettres, un auteur et un éditeur autour de la journaliste Karine Papillaud (Le Point), la scène numérique du Salon du Livre de Paris a tenté de dissiper le mystère.Alors qu'un grand nombre d'intermédiaires de la chaine du livre disparaissent avec le numérique, le prix du livre, lui, n'en est que faiblement affecté. Comment l'expliquer ?

Geoffroy Pelletier, directeur général de la Société des gens de lettres (SGDL) résume le climat actuel : "Les nouveaux acteurs et opérateurs viennent chambouler les manières de fonctionner. Ils font un peu peur au reste de la chaine. Ni les éditeurs, ni les auteurs ne savent vraiment ce qui va se passer. Combien coute réellement un livre numérique de A à Z ? Quelles sont les économies ? On entend tout et son contraire. Il y a une certaine opacité sur ce sujet. Il faut qu'ils soient plus clairs". Un souhait qui résonne comme une supplique.

Karine Papillaud se tourne alors vers le représentant du monde de l'édition, Alexis Esmenard (Albin Michel), pour lui demander s’il existe des couts incompressibles dans la chaine du livre. Selon lui, "les couts incompressibles sont ceux liés au travail de l'éditeur. Nous ne vendons pas du papier ou des pixels, nous vendons notre savoir-faire. Il a un prix. Le transfert du papier vers le numérique ne coute pratiquement rien, au contraire du travail éditorial."

Ce commentaire fait bondir Chris Costantini qui, alors qu’il était édité au Masque et chez Michel Lafon, a choisi l'autoédition numérique pour son dernier livre Lame de fond. Selon lui, "certains éditeurs devraient remettre en question leur couts de fonctionnement, [puisque]maintenant, on peut tout faire tout seul. Le texte bien sûr, mais aussi la mise en page et la couverture. C'est si facile. Et on est en relation directe avec les lecteurs. Si la couverture ne plait pas, le lendemain on en publie une nouvelle sur le site". En résumé, celui-ci propose l'abolition des filtres et des intermédiaires : "Le numérique c'est la démocratisation de l'écriture. N'importe qui peut écrire et être publié numériquement. On évite de passer par des comités de lecture parfois extrêmement négatifs et démoralisants. On ne rend des comptes qu'aux lecteurs".

Il y aurait donc, en France, soixante-millions d'auteurs potentiels ? Serait-on arrivé au règne du "tous auteurs, tous prescripteurs" ?
L'autoédition numérique fait peser un grand danger sur les éditeurs : celui du départ de leurs plus gros vendeurs. Ils risquent de voir les Amélie Nothomb, Éric-Emmanuel Schmidt  et consorts, les quitter. La notoriété de ces auteurs est telle qu’ils peuvent se permettre de se passer d’un éditeur et se mettre à leur propre compte sur Internet.
Un risque qu’explique Geoffroy Pelletier  (SGDL): "Actuellement les investissements pour les éditeurs sur le numérique sont considérables à la vue de l'importance du marché. Mais, on peut quand même imaginer les économies faites sur le transport, l'absence de pilon ou de frais de stockage. Si les éditeurs ne sont pas plus clairs sur les économies faites ou les surcouts d'investissement, les auteurs se tourneront de plus en plus vers l'autoédition numérique avec un contrat de diffusion avec Amazon (qui n'est effectivement pas un contrat d'édition)."
Les éditeurs sont donc menacés : s’ils ne veulent pas perdre leurs auteurs phares, il leur faudra davantage communiquer et peut-être même revoir à la baisse le prix de leurs livres numériques. La balle est donc dans le camp des éditeurs.

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M.B.

ReLIRE : la BNF face aux critiques

4/5/2013

 
Article mis à jour le 11 avril

Le 21 mars dernier, la Bibliothèque nationale de France (BNF) a mis en ligne le registre ReLIRE qui propose des œuvres littéraires et des ouvrages de sciences humaines indisponibles dans le commerce ou en version numérique. Loin de faire l'unanimité, ReLIRE a essuyé ces derniers mois une pluie de critiques. Le Salon du Livre de Paris était l'occasion aux responsables de préciser leur projet.

Mais d'abord, ReLIRE, c'est quoi exactement ? Petit rappel des faits : ReLIRE est un projet qui se propose de republier, numériquement, les œuvres indisponibles du XXe siècle pour leur redonner vie, après avoir fait l’objet d’une publication dans un registre. Les œuvres sur ReLIRE sont exploitées par une société de gestion collective impliquant les auteurs (via la Sofia) et les éditeurs. Sur papier, il s’agit donc d’un beau projet. Seulement voilà, en lieu et place d'applaudissements, c'est un tollé général qui a accueilli la toute récente publication du registre. Il faut dire qu'il y a de quoi s'interroger et réagir notamment sur l'irrespect du droit d'auteur, les nombreuses erreurs présentes dans le registre, et un recours fastidieux pour exercer un droit de retrait.

Pour son opération com', la BNF a vu les choses en grand. Pour être exhaustive et n'oublier personne, la BNF a invité à la tribune toutes les parties prenantes au débat : Jean-Claude Bologne (président de la Société des gens de lettres), François Coupry (président de la Société Française des Intérêts des Auteurs de l’écrit), Alban Cerisier (secrétaire général des Éditions Gallimard et président général de la commission numérique du Syndicat national des éditeurs), Nicolas Georges (directeur adjoint, chargé du livre et de la lecture, à la Direction générale des médias et des industries culturelles), Christophe Caron (avocat spécialiste de la propriété intellectuelle) et Arnaud Beaufort (directeur général adjoint de la Bibliothèque nationale de France).
Juristes, auteurs, éditeurs, et représentants du gouvernement : il ne manquait personne !

L'évolution juridique et technique du droit d'auteur
Les auteurs tirent à boulets rouges sur la loi du 1er mars 2012 (loi relative à l’exploitation numérique des œuvres indisponibles du XXe siècle). Cette loi a confié à la Bibliothèque nationale de France "la responsabilité de créer et de maintenir une base de données publique en ligne, en accès libre et gratuit, qui répertorie les livres indisponibles du XXe siècle". La BNF, via le projet ReLIRE, peut donc numériser des œuvres hors circuit et confier leur exploitation à une société de cogestion.

Pourquoi s'insurger ? Parce que si la base de données reprenant ces titres est publique en ligne et accès libre et gratuit, le fond numérisé ne le sera pas. Les éditions numériques des ouvrages compris dans la liste ReLIRE, dont la numérisation aura été financée par l'argent public, continueront à être vendues. Les auteurs et leurs éditeurs recevront par ailleurs un pourcentage des ventes.

Si cette loi a été conçue comme une exception au droit d'auteur français, elle est en contradiction avec le Code de la propriété intellectuelle (certains affirment même qu’elle est inconstitutionnelle !) puisqu'elle implique que, si l'auteur et son éditeur n'exercent pas leur droit de retrait sur une œuvre (via la procédure d'Opt-out que certains jugent fastidieuse) dans les six mois prévus par la loi, celle-ci sera numérisée et son exploitation sera confiée à la société de cogestion. Les auteurs se sentent par conséquent privés de la propriété intellectuelle qu’ils possèdent sur leur production. Mais ce qu’ils reprochent surtout à la loi c’est de céder aux éditeurs les droits numériques d’une œuvre – qui l’a pourtant rendue indisponible, sans laisser la possibilité aux auteurs de négocier d’avenants à leur contrat ou de garder leurs droits.

Nicolas Georges (directeur général des médias et des industries culturelles) l'admet : "Nous avons été vers un assouplissement du droit d'auteur exclusif." Christophe Caron (juriste spécialiste de la propriété intellectuelle) rappelle même que "la loi sur les œuvres indisponibles du XXe siècle a été votée à l'unanimité. C'est plutôt rare au sujet des droits d'auteurs. C'est même réjouissant, c'est la preuve que le droit d'auteur sait évoluer avec les techniques."

Un registre qui rappelle un projet de Google...
Un autre reproche fait à la BNF touche au principe même de ReLIRE. Il rappelle étrangement un projet lancé par Google dans le courant des années 2010 qui visait à publier en version numérique le patrimoine littéraire mondial, faisant fi des ayants droit. Un an plus tard, Google avait été condamné pour ces numérisations systématiques. Mais n'est-ce pas ce que tente de faire l'État avec ReLIRE ? Ce qui est illégal pour Google serait légal pour la BNF ? Pas tout à fait.
Nicolas Georges nuance : "Le juge qui a condamné Google en 2011 avait reconnu l'utilité du numérique dans la diffusion et le partage des œuvres. Il faut tout de même accepter que l'action de Google servait l'intérêt commun. Mais ce n'est pas à une société privée de légiférer sur un point aussi sensible. Il fallait agir dans le sens montré par Google, avec l'accord de toutes les parties. D'où l'idée de la société de cogestion rassemblant auteurs et éditeurs."

Au fond, en analysant les différents propos, on se rend compte que ce n'est pas tant le projet de la BNF qui est décrié, mais plutôt sa méthode.
C'est en effet l'arbitraire de la procédure qui semble coincer. Mais avec 60 000 références dans le registre, le travail promettait d'être fastidieux. "ReLIRE va responsabiliser les auteurs à propos de leurs œuvres. Ils devront, avec leurs éditeurs, choisir s'ils restent dans la gestion collective ou s'ils réexploitent eux-mêmes le livre. Car, en dehors de la campagne de communication, rien n’est prévu pour prévenir personnellement les auteurs ou les éditeurs dont les œuvres ont été inscrites dans le registre. Une période de 6 mois peut apparaitre bien courte pour réagir.

Fautes avouées …
Et qu’en est-il de tous ces livres qui se sont retrouvés par erreur dans le registre et qui n'ont rien à y faire ? Arnaud Beaufort (directeur adjoint de la BNF) tente de s’expliquer : "Cette base est comme la BNF : humaine. Au fil du temps, nous retirerons les ouvrages qui sont passés à travers les mailles du filet. ReLIRE et son amélioration nécessite le concours de tous et la bienveillance." En tous cas, les auteurs et les éditeurs n’auront qu’une période de 6 mois pour réagir.

Si les méthodes de mise en place de ReLIRE peuvent sembler cavalières à certains, l'idée se voulait bonne et le défi colossal. Il semblerait toutefois que les conséquences du projet soient bien plus complexes que prévu.

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M.B.

L'opposition entre la culture du livre avec celle des écrans va s'atténuer

3/27/2013

 
Les dixièmes assises du livre numérique, dont la première édition remonte à juin 2008, se sont déroulées hier, lors de l'ouverture au public du Salon du Livre 2013 au Palais des Sports, situé Porte de Versailles.

"Nous ne sommes pas encore à l'humanisme numérique" : c'est par ces mots que Vincent Montagne, président du SNE (Syndicat National de l'Édition et principal organisateur de la journée), a ouvert cette nouvelle édition des assises du numérique. C'est pour nous l'occasion de rappeler les grands thèmes de cette édition : la mutualisation des connaissances, l'ouverture du dialogue, la collaboration interprofessionnelle et surtout l'ouverture à l'international. Ce dernier point est particulièrement révolutionnaire. En effet, personne n'avait jusqu'alors pensé à supprimer les frontières grâce au numérique. C'est aujourd'hui chose faite et il n'est pas trop tard pour s'y mettre.

Tout en taclant délicatement Amazon et ses ambitions monopolistiques, Vincent Montagne a tenu à rappeler "qu'à l'heure du numérique, le métier d'éditeur reste indispensable dans l'accompagnement de l'auteur et dans le déploiement du livre". Une remarque qui dénote encore la crainte de nombreux éditeurs papier de voir leur métier s'évaporer dans les limbes du numérique.

L'évolution cognitive de la lectureLa première conférence de ces assises était dédiée à l'impact cognitif du passage du monde du livre au monde des écrans. Sur la scène du numérique du Salon du Livre, Alban Cerisier, secrétaire général des éditions Gallimard et président de la commission numérique du SNE, en a discuté avec Stanislas Dehaene, normalien et docteur en psychologie, et Pierre Léna, normalien lui aussi et élu à l'Académie des sciences. Par ailleurs, celle-ci vient de publier un rapport sur la relation des enfants aux écrans (L'enfant et les écrans écrit par Jean-François Bach, Serge Tisseron, Olivier Houdé et Pierre Léna, publié aux éditions Le Pommier).

Il ressort de ce rapport qu'il est actuellement "possible d'opposer deux cultures : celle des livres et celles des écrans". Cette rupture est à la fois "culturelle, cognitive et psychologique".

Le numérique, au sens large (internet, jeux vidéo, gps, etc.) avec cette interactivité et cette interconnectivité de plus en plus poussée, modifie profondément notre rapport à la lecture et notre rapport à l'image. Alors qu'auparavant, la lecture était essentiellement verticale, aujourd'hui, avec l'arrivée du lien hypertexte et du multimédia, elle devient horizontale. C'est la tentation du papillonnage accompagnée du  risque de se demander : "comment suis-je arrivé là ?"

Stanislas Dehaene affirme alors que le livre papier et sa logique de lecture peut grandement favoriser une immersion plus importante sur les supports numériques : "l'intelligence narrative qui nous permet de créer une chronologie, une feuille de route, est indispensable dans notre relation à ces nouveaux écrans qui ont tendance à nous disperser."

Par conséquent, les logiques de lecture sur papier seront, selon lui, capitales dans le développement du numérique et dans l'appréhension de leur contenu.

C'est pour cette raison qu'on considère que l'opposition entre la culture du livre et la culture des écrans va s'atténuer dans le futur.Comme le rappelle très justement Pierre Léna : "Actuellement, les livres numériques ressemblent fort aux livres papier, dans leur logique cognitive et dans la présentation de leur contenu. Mais il y a fort à parier que bientôt, ils intègreront de plus en plus les possibilités multimédias. Le traitement du contenu du livre numérique va intégrer celui qu'on réserve encore à internet, aux jeux vidéo, au gps, etc."

Nous pouvons ainsi conclure au terme de cette première conférence que, si le rapport cognitif de l'acte de lire évolue dans le monde des écrans, la logique de lecture du livre papier constituera une formidable aide pour saisir les opportunités offertes par le futur du livre numérique.

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M.B.

Quel avenir pour le livre ? 

3/26/2013

 
Hier encore la scène du numérique du Salon du Livre de Paris (#sdl2013) a réuni du beau monde. Les auteurs à succès Bernard Werber et Aurélien Bellanger étaient accompagnés de Michael Tamblyn (Kobo) et d’Élodie Perthuisot (directrice du livre à la Fnac). Tous étaient là pour débattre des nouveaux usages et des nouveaux lecteurs que convoque le numérique. Bernard Werber et Aurélien Bellanger ont, quant à eux, préféré confronter leur vision personnelle du livre.

Quels sont les nouveaux lecteurs du numérique ? Et puis d'abord, y a-t-il des nouveaux lecteurs ?
Michael Tamblyn, de Kobo, donne le ton du débat : "Ce qui change, c'est le support. La passion, elle, est restée". D'accord. Mais alors qui sont réellement les lecteurs numériques ? Élodie Perthuisot, de la Fnac, connait la réponse : "Ce ne sont pas des jeunes à tendance technophiles, ou des geeks, ce sont simplement de très gros lecteurs qui veulent élargir leur choix." Elle précise que ce sont "plutôt des femmes, entre quarante et cinquante ans, qui passent du temps en librairie".

S'il n'y a pas eu de véritable discussion sur les nouveaux lecteurs, le débat portant sur les prochains usages du livre numérique a réveillé l'assemblée. C'est Aurélien Bellanger (auteur chez Gallimard) qui, le premier, affirme sa crainte : "D'après moi, il faut se méfier des contenus enrichis, du multimédia… On risque de tomber dans les travers de l'art du XXe siècle qui nécessite de nombreux médiateurs culturels pour le comprendre. Un bon texte se suffit à lui-même". Bernard Werber (publié chez Albin Michel) lui n’est pas du tout de cet avis : "Moi au contraire, je rêve d'écrire un livre avec des liens hypertextes, du son et de la vidéo et même, pourquoi pas, du parfum ! Le livre doit ouvrir des fenêtres. L'objectif d'un livre c'est le divertissement au sens noble du terme. Écrire, c'est un moyen, pas une finalité. Je suis là pour faire vivre une histoire. On peut désormais imaginer de nouveaux moyens, plus puissants, pour créer une expérience immersive de lecture". Cela ne convainc pas Aurélien Béllanger qui considère que "c'est justement parce que le plaisir de lecture est différent du multimédia qu'il est si puissant". Pour Bernard Werber, cette remarque démontre qu’il est nécessaire que "les mentalités changent".

Bien évidemment, cette évolution ne se fera pas du jour au lendemain. Comme le précise Élodie Perthuisot, "il faut accompagner le lecteur vers le numérique, sans le rendre opaque ou élitiste. Il y a une demande de découverte ! Il faut éduquer, aider à l'appropriation". Michael Tamblyn surenchérit en affirmant que "les livres ne sont plus des contenus statiques d'idées, mais des vecteurs d'échanges d'idées".

Il convient donc de guider le lecteur pour qu'il puisse se retrouver dans cette nouvelle ère du numérique et redécouvrir le livre qu'il apprécie tant. Qui sait, sa passion en ressortira peut-être plus forte ?

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M.B.

Tablettes contre liseuses : bientôt la fin du débat ? 

3/26/2013

 
PictureCybook Odyssey HD Frontlight de Bookeen
La scène du numérique du Salon du Livre de Paris s'est interrogée hier sur les progrès technologiques des supports de lecture numérique, à savoir les liseuses et les tablettes. L'éternel débat du choix de l'un contre l'autre s'est à nouveau imposé. La bonne nouvelle c'est que cette interrogation devrait bientôt avoir fait son temps.

Pour en parler, Nicolas Gary, le directeur d'Actualitté.com, avait invité Fabian Gumucio (Sony) et Michael Dahan (cofondateur de Bookeen).

Les trois intervenants ont tout  d'abord tenu à rappeler la différence entre les deux supports. Elle tient principalement dans la nature de l'écran. La tablette possède un écran tactile LCD conventionnel, capable d'afficher du texte, autant que de l'image et de la vidéo, tandis que l'écran de la liseuse joue la carte du confort de lecture. Celle-ci est dotée d'une encre électronique et d'un rétroéclairage, qui permet un rendu très proche de celui du papier et une consommation énergétique minime. En plus d'être confortable pour la lecture, la liseuse est également plus légère (la batterie est plus petite) et moins énergivore (l'autonomie est de huit à neuf semaines).
Malheureusement, la technologie de l'encre électronique est contraignante. "Les résultats couleurs, par filtres, sont très décevants (couleurs fades ou très sombres). Pour contrer ce phénomène, on met plus de lumière mais ça augmente la consommation de l'appareil", explique Michael Dahan. Donc, même si les dernières générations de liseuses sont dotées du wifi et de navigateurs internet, il est difficile d'imaginer qu'elles puissent passer de la vidéo. Alors que de leur côté les tablettes numériques, avec leurs écrans tactiles conventionnels, sont faites pour ça. Par conséquent, Fabien Gumucio considère qu'elles répondent à deux usages différents : "On achète une liseuse pour lire, une tablette pour le reste !" Or cette réponse n'est valable que si les livres numériques sont des copies fidèles des livres papier transposées sur écran.

Mais alors, quand les livres électroniques intégreront les possibilités multimédias (et tout porte à croire qu'ils le feront prochainement), l'encre électronique et les liseuses ne seront-elles pas condamnées ?
Les fabricants sont conscients de cette problématique et travaillent dès lors sur des écrans mixtes, capables de passer d'une technologie à l'autre. Fabian Gumucio explique que "lorsque nous serons parvenus à intégrer dans nos écrans les deux technologies, le marché des tablettes et des liseuses se confondra. Il est indispensable d'aller vers cette convergence". Bref, entre pro-tablettes et pro-liseuses, on n'aura bientôt plus besoin de se disputer.

En attendant les liseuses n'ont pas dit leur dernier mot. La technologie frontlight imaginée par Bookeen, qui permet de lire dans la pénombre sans s'esquinter les yeux, est déjà un succès. Mais mmulle plus beau reste peut-être à venir. Sony peut mettre fin à l'une des grandes angoisses des lecteurs : la destruction du texte imprimé par l'eau. Une crainte que les supports numériques (hostiles à l'humidité) n'avaient pas encore permis de dissiper. Ce sera bientôt de l'histoire ancienne : "la tablette qu'on va lancer dans quelques mois sera complètement waterproof, pourquoi pas notre prochaine liseuse …" annonce Fabian Gumucio.

Alors, votre cœur balance plutôt pour les tablettes ou pour les liseuses ?

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M.B.


Digital Africa : édition scolaire, littérature jeunesse et numérique en Afrique subsaharienne 

3/26/2013

 
Picture
La révolution numérique constitue un enjeu majeur en termes de démocratisation du savoir. Le problème est posé : Peut-on considérer le numérique comme une chance pour l’éducation africaine ? C’est à l’occasion du dernier Salon du Livre à Paris, qu’une rencontre organisée par l’Institut  français a réuni plusieurs acteurs présents sur le terrain, dont Jean-Michel Ollé des éditions Hachette International, Bontle Senne (éditrice sud-africaine, responsable de la plateforme de littérature Puku) et Nathalie Lelong (Institut français du Niger). Ces différents intervenants sont venus débattre des enjeux du numérique dans cette région du monde qui semble se développer peu à peu malgré de gros obstacles.

Vérone Mankou, PDG de VMK Concepteur de la première tablette tactile africaine et du premier smartphone africainLe numérique est-il une opportunité pour l’éducation africaine ? Se développe-t-il de la même manière sur tout le continent africain ? Quels sont les principaux obstacles rencontrés ? Le constat de Jean-Michel Ollé est clair : « l’éducation africaine est encore sous-développée faute de moyens. Seul un élève sur trois possède un manuel scolaire, il n’y a pas ou peu de librairies en Afrique subsaharienne et il n’existe aucune constance dans la distribution des livres. »

 Le numérique est-il une opportunité dans ce contexte ?
D’après Jean-Michel Ollé, il ne s’agit pas encore d’une réalité. Le smartphone sera sans doute un outil indispensable, mais cela reste à un « stade de bricolage ». En effet, le développement du contenu numérique a encore un coût important : « une bonne méthode coûte entre trois cents et quatre-cent-mille euros de développement ». Le problème soulevé est qu’il n’y a pas encore de marché. Il est donc difficile de développer un contenu numérique. Trois acteurs importants forment encore une barrière au marché du numérique : l’État, les éditeurs et le public. L’État est encore omniprésent et jacobin dans les pays d’Afrique Subsaharienne empêchant toutes initiatives privées. Les éditeurs ont du mal à se lancer car il n’y a pas de public réceptif au marché du livre. Enfin, on observe un manque d’initiatives citoyennes à cause de la situation économique et du manque d’autonomie de la jeunesse africaine francophone.

Autre regard en  Afrique du Sud
Le positionnement de ce pays est différent, nous explique Bontle Senne, responsable de la plateforme de littérature pour enfants Puku. Beaucoup de projets se développent dans le numérique. Avec plus de 9 millions d’utilisateurs, en majorité des enfants et des adolescents, la distribution de contenu se fait principalement via les réseaux sociaux. Le problème en Afrique du Sud n’est pas de développer le numérique, mais plutôt de traduire les contenus dans les onze langues officielles du pays. "Au vu de ces situations différentes, il existe de grandes disparités au niveau du numérique au sein du continent africain". S’ajoute à cela la situation du Niger : partant du constat que 82% de la population est illettrée, les enjeux de l’éducation sont considérables. Il n’existe pas ou peu de librairies, d’éditeurs, et de distributeurs. Le numérique y est mis en berne. En effet, comment concevoir un marché du numérique alors que la technique et le coût du débit internet sont un obstacle ? La limite de l’éducation par le numérique se retrouve essentiellement dans l’accompagnement. D’après Nathalie Lelong de l'Institut français du Niger, il ne faut pas s’arrêter au numérique, mais bien « poursuivre un accompagnement pédagogique sur place avec des professeurs. »

De l’obstacle financier…
Peu d’Africains possèdent une carte bleue. Il faut donc trouver une alternative si l’on veut développer le marché du numérique. L’ Afrique du Sud a fait de grandes avancées en développant par exemple le système MPSA qui permet les transactions financières via le téléphone portable et ne demande pas de carte de banque.

… aux enjeux politiques

La réponse est claire : « l’ État n’est pas le soutien qu’il devrait être ».  Il est difficile de recevoir une aide de l’État surtout quand on s’exprime en tant que partenaire privé. Ces initiatives privées sont également bloquées par les instituts de coopération de l’État.

Certes, la timide avancée du numérique en Afrique inquiète, questionne. La transition au numérique n’est-elle pas trop rapide ? « Ne pourrait-elle pas  tuer le livre avant qu’il ne soit né ? » s’interroge un libraire africain dans la salle. Avant de passer au numérique ne faut-il pas professionnaliser d’abord le milieu de l’édition ? D’autres analysent cela d’un œil différent et affirment que le numérique est la solution, comme Jean-Michel Ollé des éditions Hachette : « Le numérique est fait pour l’Afrique, il ne nécessite ni de routes en bon état, ne succombe pas à l’humidité et à la sécheresse ». Il faut encourager la créativité dans ce domaine comme l'a déjà fait Vérone Mankou, directeur général de VMK et concepteur du premier smartphone africain et de la première tablette tactile africaine.

Et vous ? Croyez-vous à l’avancée du numérique dans ce continent  ? Pensez-vous qu’il puisse être le moyen d’une plus grande démocratisation du savoir et de l’éducation ? Est-il approprié à ce contexte encore peu développé économiquement ? Faut-il investir dans ces nouvelles innovations ?

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P.H.


Blogueurs littéraires vs critiques : Peut-on les opposer ? 

3/25/2013

 
PictureSophielit, le blog littéraire de Sophie Adriansen
À l’heure où la presse papier réduit le nombre de pages qu’elle consacre aux livres, les blogs se multiplient sur la toile. À tel point que le phénomène a fait l’objet d’un débat lors du dernier Salon du Livre de Paris intitulé « Internet : le lecteur devient-il un prescripteur convoité… et redouté ? ».


Si autrefois son influence se limitait au bouche-à-oreille, l’avis du lecteur a donc gagné en visibilité et s’exprime aujourd’hui sur les blogs, les réseaux sociaux, via des commentaires ou au sein de communautés dédiées au livre. Aujourd’hui cette proximité de ton et de discours semble être indispensable pour les professionnels du livre.

Au plus proche des auteurs

Thomas Cadene, auteur, explique que les réseaux sociaux ont profondément « briser la solitude de l’écrivain ». Désormais, l’auteur peut interagir avec ses lecteurs au quotidien. Même si ces avis comptent énormément pour lui, il estime cependant que les lecteurs ne doivent pas intervenir lors de la création. Celle-ci relève de l’auteur.  Il se doit de laisser la possibilité à son lectorat d’être déçu ou d’être ravi par le livre.

De l’influence des blogueurs
Ces dernières années, les blogs littéraires se sont multipliés. On y trouve de tout comme dans les autres domaines, du très bon au très mauvais. Cette croissance n’est pas toujours vue d’un très bon œil par les critiques. C’est notamment le cas de Peter Stothard qui estime dans les pages du respectueux Guardian que les blogs et la masse d’opinions en ligne peuvent menacer le futur de l’écriture. Il rappelle d’ailleurs les fondements de la critique littéraire de la manière suivante :

« Literary criticism, said Stothard, needs "to identify the good and the lasting, and to explain why it's good. You don't read a literary critic to explain why a new Ian Rankin is any good – the people who know about him don't need that explaining. If we're going to keep literature and language alive, we have to be alert to the new, the things which aren't like what's been before. And as Howard Jacobson said, this may be unpleasant, it may be that we don't enjoy reading it, but it might matter hugely to the future of literature."

Interrogé lors du Salon du Livre, Mohammed Aissaou, auteur et journaliste au Figaro, estime que les blogueurs ont mérité cette nouvelle légitimité, ils font donc désormais partie des canaux d’informations qui vont promouvoir les livres. Pour lui, il n’existe pas de cloisons immuables entre les différents prescripteurs. Au contraire, comme il consulte souvent ses libraires préférés, il fait de même avec les blogs pour se tenir informé.

Les critiques et les blogueurs cohabitent donc en bonne intelligence, opérant chacun dans des canaux différents. Cependant Aissaou rejoint Stothard sur un point, ce qui distingue surtout une chronique d’une critique, c’est l’objectif recherché. La critique n’est pas là pour dire si le livre est bien ou s’il est mauvais, la critique a avant tout pour but de restituer l’œuvre et l’auteur dans un contexte et attirer l’attention sur de nouveaux talents.

Le point de vue d’une blogueuse

Sophie Adriansen, plus connue sous le pseudo SophieLit participait également au débat. Elle insiste surtout sur le fait que le blogueur est là par passion et n’est pas mû par des enjeux financiers. Le blogueur n’a pas la vocation de remplacer la critique mais juste de partager son avis sur un roman. Son influence ? Elle ne la mesure pas au quotidien et n’en tient certainement pas compte quand elle rédige une chronique.

Pourtant auteurs et éditeurs sont bien conscients du pouvoir de prescription de ces nouveaux venus. Les recommandations, même exprimées par « un j’aime » peuvent faire la différence. Le net est capable de faire émerger des best-sellers, nous l’avons tous vu avec le phénomène Fifty Shades. Grâce à qui ? Un bouche-à-oreille 2.0. déclenché par des lecteurs actifs sur la Toile.

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S.M.


Les coulisses de l'édition

3/25/2013

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« Le milieu de l’édition est une dinguerie, un écosystème à part entière ». Olivier Nora, des éditions Fayard-Grasset  annonce la couleur du débat portant sur les coulisses de l’édition. L’édition est en crise, en mutation, en bouleversement. L’avenir de ce secteur interpelle, questionne. Le Salon du Livre de Paris était l’occasion de s’interroger sur les différentes facettes du métier d’éditeur en invitant  trois responsables de maisons d’édition de natures très différentes : Joëlle Losfeld (éditions Losfeld), Olivier Nora (éditions Fayard-Grasset), et Dominique Bordes (éditions Monsieur Toussaint Louverture). Un débat éclairant sur le milieu de l’édition, la crise qu’il traverse, et la manière dont est perçue l’avancée du numérique.

Une maison d'édition c'est une identité


Il y a dans une maison une « magie qui tient de l’irrationnel », explique Olivier Nora. C’est avec humour qu’il nous décrit l’ambiance explosive qui peut exister au sein de la maison d'édition Fayard-Grasset regroupant une multitude d’auteurs, lui conférant ainsi une identité propre. « Une maison d’édition c’est un agglomérant de personnalités très fortes, quand l’un t’annonce qu’il démissionne si tu ne publies pas un livre, l’autre te menace de démissionner si tu le publies ». Il faut donc « jouer l’homme-orchestre » lorsqu’on est directeur de ces grandes maisons. Autre regard proposé par la maison Losfeld, moins ambitieuse par sa taille, ne comprenant que trois personnes et pour laquelle « il est donc difficile d’avoir beaucoup de tensions internes ». Joëlle Losfeld explique « qu’une maison n’est pas une marque, mais une couleur ». Il faut donc œuvrer à ne pas se confondre avec les autres maisons et garder son identité particulière. Enfin, Dominique Bordes fondateur de la maison Monsieur Toussaint Louverture — qui connait un grand succès auprès des critiques littéraires — exprime sa conception de l’éditeur qui « devient invisible », « qui est le seul à décider mais le collectif éditorial doit l'orienter ». L’auteur qui cherche à se faire publier doit bien saisir les diverses identités des maisons d’édition afin de trouver celle qui correspond à son écriture. Ainsi, si l’on veut se faire publier, il faut d’abord faire un tour en librairie afin de saisir les identités propres de chaque maison d’édition et rechercher celle qui nous correspond.

Un secteur en crise

Si le secteur de l’édition est en crise aujourd’hui, c’est qu’il est confronté à l’inflation éditoriale. En effet, ce milieu est « le seul qui répond à la diminution de la demande par une augmentation de l’offre ». On parle alors de « bulle éditoriale » : on place sur le marché plus de livres qu’il n’y a de lecteurs. L’enjeu principal est de relancer la demande, de redonner le goût de la lecture à un public qui se réduit de plus en plus. Le numérique ne constitue pas une menace directe pour les maisons d’édition, seul le support change. Avec une grande déplaisance pour certaines plateformes de distribution numérique, les trois éditeurs sont tous du même avis : « il faut sauvegarder les librairies, lieux de vies et de richesses ».

Pour conclure ce débat animé, rappelons que toutes les maisons d’édition désirent sauvegarder une identité propre et particulière. Le milieu de l’édition est en crise car les lecteurs ne sont plus aussi nombreux qu’avant. Les éditeurs sont appelés à faire preuve de créativité pour redonner le goût de lire afin de relancer la demande. Enfin, rappelons qu’au terme de ce débat, le numérique ne constitue pas une menace directe pour l’édition mais il dérange car il met  à mal les librairies considérées comme des prescripteurs de premier plan, mais aussi des lieux de rencontres pour les lecteurs, auteurs, et éditeurs.

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P.H.

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